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SE RECONNECTER A SOI

La reconnexion c’est quoi ?

Dans le tumulte de nos vies, nos sens sont en permanence sollicités. Qu’il s’agisse de sons ou de lumière, nos environnements laissent peu de place au vide. Nous n’y sommes d’ailleurs plus habitués et certains le craignent même. Les écrans, la circulation, les conversations, nous vivons en connexion permanente, dans l’activité et l’immédiateté. Réponses aux mails, aux coups de fils… Il est loin le temps où un courrier mettait plusieurs jours (voire semaines ou mois…) à nous parvenir. Aujourd’hui tout est rapide, instantané, ce qui implique un rythme soutenu au quotidien. La famille, le travail, les activités… Nous ne sommes parfois plus maîtres d’un emploi du temps qui nous dépasse. Cela peut générer stress, anxiété et autres troubles qui impactent notre santé physique et morale.


La reconnexion à soi est l’action de se mettre en retrait de cette agitation pour se retrouver. Qu’il s’agisse de couper son téléphone, changer d’air, faire une activité sportive ou culturelle, lire ou ne rien faire… C’est libérer de l’espace physique, mental et émotionnel pour enlever le pilote automatique. Reprendre le contrôle de son temps. S’accorder un temps de présence.


Cela ne signifie pas de s’éloigner des autres mais plutôt un moyen de retrouver du lien à soi et à l’autre différemment. S’accorder une pause. Renouer avec un temps de partage autour d’un repas ou une boisson. Mettre un peu de distance avec ses obligations. Mais surtout de se mettre à l’écoute de soi et de ses besoins.


N’est pas égoïste celui qui prend soin de lui-même. Il est important d’être bien avec soi pour être bien avec les autres. Et comment peut-on être bien avec soi si l’on ne se connaît pas ?


Comment ça fonctionne ?

On s’octroie un temps où l’on se met, physiquement et mentalement, à l’écoute de soi. 5 minutes, 1 heure, 1 journée… Comme vous le souhaitez et comme vous vous en sentez capable. Vous mettez de la conscience dans une ou des actions qui vous permettent de vous retrouver avec vous-même, en coupant les sollicitations autour.


Il n’y a pas de méthodologie à suivre, ni d’objectif à se fixer ou de résultats à atteindre. Et c’est ce qui en fait un formidable outil. Se redécouvrir, apprendre à se connaître profondément, se mettre à l’écoute de son corps, de ses pensées, de ses émotions et les accueillir. Ne pas juger, ne pas lutter, accepter tout simplement. D’être traversé par la colère, l’envie, la frustration, la fatigue mais aussi par la joie, la confiance, la plénitude... Se demander comment on se sent quand on bien ou moins bien. Honnêtement. Pas pour faire plaisir, ni par obligation. Pour lâcher le « faire » et se laisser « être ».


Si vous ne déconnectez jamais, les premières fois peuvent faire émerger des sensations désagréables : culpabilité, sensation d’urgence ou de manque, perte de repère, frustration... Cet inconfort est normal car vous sortez de votre zone de confort habituelle. Qu’elle soit bénéfique ou non, la zone de confort a le mérite de rassurer et sortir de cette zone, c’est aller en terre inconnue.

Mais le voyage vers soi est aussi passionnant, non ?


Et dans la pratique ?

Je vous invite à commencer par déterminer un temps qui vous semble raisonnable pour commencer la pratique (si vous le faites durant votre journée de travail prendre 5 minutes sera plus réalisable qu’1 heure). Ce temps doit être un temps de disponibilité mentale.


Mettez vous en condition pour ne pas être interrompu. Installez vous dans un endroit calme. Coupez le téléphone, l’ordinateur et fermez la porte de la pièce dans laquelle vous vous trouvez si vous pensez que vous pouvez être dérangé. Vous pouvez fermer les yeux si cela vous aide pour la concentration.


Maintenant posez-vous cette simple question : « comment je me sens, là, maintenant, tout de suite ? »


Cela peut passer par d’autres questions : De quoi ai-je besoin ? Quelles sont mes pensées ? Qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce qui me ferait du bien en cet instant ?

Laisser votre esprit se reconnecter à vos ressentis, vos émotions, vos sensations.


Ne chercher pas immédiatement à trouver des réponses sur comment changer votre état si vous ressentez de l’inconfort. Ne cherchez pas non plus les causes. Laissez juste votre corps ressentir, les idées émerger. Laissez vous quelques minutes d’observation. Ensuite peut venir la question du « Qu’est-ce que j’en fais » ?


Vous pouvez également pratiquer sur des durées plus longues. Vous octroyer 1 heure dans la journée pour une activité qui vous fait du bien, en étant concentrée sur celle-ci et non sur la liste de courses, les emails à envoyer ou le rdv avec le médecin à prendre. Faire la cuisine, par exemple. Un plat que vous aimez, prendre le temps de préparer les ingrédients, les cuisiner. Ce temps peut être concentré sur vos sensations (le toucher, les odeurs, le goût…) mais aussi sur vos émotions, vos souvenirs liés à ce plat, le plaisir de sa dégustation future… Mettez de la conscience dans cette activité et prenez le temps d’être pleinement présent. Faire une seule chose, en mettant toute votre attention dessus.


Si vous vous sentez capable, vous pouvez faire durer ce plaisir. Prendre une demi journée ou une journée entière, vous rendre indisponible pour les autres et vous centrer sur vous. Se faire des soins, aller marcher, visiter une ville, s’installer dans un parc, manger au restaurant … L’essentiel est de s’autoriser à prendre ce temps et ne pas laisser les stimulations extérieures entrer dans votre bulle. S’interroger sur ce que cela vous procure. D’en profiter. Et de vous focaliser sur ce que vous vivez. Les muscles qui tirent après une séance de sport, les tensions dans la nuque après être resté assis toute la journée, la crainte de ne pas avoir été disponible mais aussi les émotions à l’écoute d’une chanson, le plaisir du soleil sur votre visage, du silence, d’observer un joli paysage ou d’avoir fait un bon repas…


Un petit exemple simple ?

Pour cet exercice, je vous invite à prendre 15 minutes. Ce temps, vous vous le dédierez. Un rdv avec vous-même. Pour commencer, trouvez un espace où vous ne serez pas importuné. Un endroit calme. Prenez un papier et un stylo. Installez vous confortablement assis sur une chaise ou au sol.


Commencez par pratiquer des respirations profondes. Inspirez par le nez et expirez par la bouche. Laissez votre corps se détendre et faites le vide. Relâcher vos muscles, les tensions dans votre cou, vos épaules, votre dos... Vous aurez sûrement des pensées parasites. Laissez les passer. Observez les, constatez les, ne les jugez pas et recentrez vous sur votre respiration. Essayez d’allonger les temps d’inspire et d’expire.


Quand vous vous sentez plus détendu, que votre respiration est calme, laissez votre esprit vagabonder vers une situation qui vous déplait. Répertoriez mentalement pourquoi cela vous dérange et inscrivez le sur papier. Lister ensuite ce que cela vous fait ressentir et écrivez le. Inscrivez également ce qui, selon vous, vous empêche de sortir de cette situation. Laissez venir les idées librement, comme elles viennent. Ne mettez pas de barrières et inscrivez tout ce qui vous vient en tête.


Maintenant, fermez les yeux. Reprenez quelques respirations profondes. Concentrez vous à nouveau sur votre souffle, les mouvements de votre ventre. Puis laissez venir à vous ce qui vous est important, essentiel. Vos valeurs, vos besoins. Imaginez des situations agréables de votre quotidien. Pensez à vos rêves, à ce qui vous motive, vous fait vous sentir bien. Observez les sensations que ces images provoquent. Identifiez où se situent ces ressentis. Rouvrez les yeux, puis mettez sur papier pourquoi cela vous fait du bien et comment cela s’exprime. Ecrivez également ce qui, selon vous, vous permet de vivre pleinement ces évènements.


Laissez le papier de côté pendant quelques instants. Refermez les yeux et concentrez vous à nouveau sur votre respiration. Observez les mouvements de votre abdomen, de votre cage thoracique. Sentez votre poitrine se gonfler à chaque inspire et se dégonfler à chaque expire.


Maintenant rouvrez les yeux, reprenez votre papier et laissez venir vos premières impressions sur ce que vous avez noté. Réfléchissez quelques instants sur ce que vous pourriez faire pour améliorer votre situation déplaisante. Comment vous aimeriez voir celle-ci évoluer dans l’idéal. Quelles actions ou pensées pourraient vous aider dans ce changement.


Finissez cet exercice en vous donnant un petit objectif à travailler dans la semaine qui vient. Reprendre un des éléments positifs de votre liste et vous permettre de vivre cet instant de joie, de motivation, de détente ou d’émerveillement. Et le faire pleinement, en prenant le temps de vivre vos ressentis agréables. Notez cet objectif sur le papier et gardez à disposition. Revenez à ce vous avez inscrit au bout d’une semaine et voyez si vous ressentez toujours la même chose que ce que vous y aviez noté. Si vous avez réussi à faire ce que vous vous étiez fixé, jetez le papier. Sinon, conservez le et laissez le temps de le réaliser.


En vous remémorant les ressentis positifs, vous alimenterez un cercle vertueux que l’on utilise en sophrologie : Une pensée positive amène une émotion positive qui amène une action positive. En pratiquant cet exercice régulièrement, vous prendrez de plus en plus de plaisir à vous reconnecter à vous-même.



Quelles sont les conditions pour optimiser les effets ?

Si dans le principe, cela peut sembler simple, dans la réalité c’est une toute autre histoire.

Le premier élément à prendre en compte c’est celui de votre rapport à vous-même. Moins vous êtes habitué à vous écouter, plus cela pourra vous sembler compliquer, au début ! Car on prend vite goût à ses temps de reconnexion lorsque l’on pratique régulièrement et que l’on en voit les effets.


Le deuxième est la motivation réelle à la pratique. Il s’agit ici d’un « contrat » que vous passez avec vous-même pour vous faire du bien. Votre engagement à respecter votre propre contrat vous est propre. Vous serez votre propre « coach » dans la réalisation de votre pratique. Cette discipline personnelle peut parfois être compliquée, car l’humain est assez fort pour se trouver des arguments à ne pas faire (le fameux : je n’ai pas le temps…).


Les conditions vous seront donc toute personnelle. Vous accorder du temps et avoir l’envie profonde de réaliser les exercices.


Ensuite, pratiquez dans un espace adapté. Un open space ne vous permettra pas de vous couper des stimulations extérieures et de vous concentrer sur vous… Choisissez donc un temps et un lieu adéquat.


Et les limites alors ?

Comme toute pratique de développement personnelle, elle ne se substitue ni à un traitement ni à un suivi médical. L’objectif est de vous reconnecter à vous-même, pas de vous perdre. Si vous sentez que cela vous est trop compliqué ou entraîne un mal-être, adressez-vous à un professionnel compétent pour être accompagné.

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